L'article concernant Robert-Espagne
est composé en cinq parties
Robert-Espagne est un gros bourg paisible de 900 habitants pour la majeure partie ouvriers employés aux fonderies, papeteries et bleueteries environnantes. A Robert-Espagne ce mardi 29 août 1944 vers 9 heures plusieurs camions bondés d’Allemands fort excités, envahissent la propriété de Mr.Scherer, Maître de Forges à Pont sur Saulx (écart de Robert-Espagne situé à 500 mètres du village). Durant toute la matinée, les camions font le va-et-vient, ramenant de Robert-Espagne le produit de leurs vols. Rencontrant quelques ouvriers se rendant à leur travail, ils les obligent à rentrer au village : «On ne travaille pas aujourd’hui», leur disent-ils. Sur le coup de midi, au moment où chacun s’apprête à se mettre à table, de fortes explosions retentissent. Les S.S. viennent de jeter des grenades dans le bureau de poste, et détruisent les appareils téléphoniques, isolant ainsi complètement Robert-Espagne.
Vers 13h30, un camion venant de Beurey cette fois, s’arrête à l’entrée de Robert-Espagne. Une quinzaine d’Allemands en descend. Quelques-uns pénètrent dans la ferme de Mr. Tabary, fouillent le logement, saccagent meubles et bibelots, brisent aussi le téléphone et mettent le feu à la maison et aux dépendances : c’est le début de l’incendie. Mme. Tabary, ses quatre enfants et quelques voisins se sont réfugiés dans la cave. Un Allemand armé d’une mitraillette les menace tous et monte la garde à l’entrée de la cave ; les oblige à y rester pendant que l’incendie se propage. A ce moment Mr. Paul Bon ignorant le danger sort de la cave : le boche l’abat froidement d’une rafale dans le dos (c’est la première victime à Robert-Espagne). Le malheureux s’écroule aux pieds de Mme. Tabary horrifiée et criant d’horreur, elle essuie une seconde rafale qui fort heureusement la manque de peu. Puis les sauvages quittent la ferme, les occupants sortent de la cave pour un endroit moins dangereux.
C’est alors que commence la chasse à l’homme dans le village. L’ennemi traque les hommes, ceux qui n’ont pas la chance de passer entre les mailles du filet sont conduits sur la place de la gare. De là, ils verront le village qui commence à brûler. Quelques instants après, un camion arrive amenant un officier et une vingtaine d’hommes tous armés. L’officier, debout dans une voiture, la mitraillette à l’épaule, hurle des ordres. Tous les militaires descendent du camion et emmènent les captifs 200 mètres plus loin, aux abords de la petite gare. Quelques-uns les font aligner sur trois rangs sur les rails du chemin de fer, le dos tourné au talus, pendant que les autres mettent trois mitrailleuses en batterie l’une face au groupe, les deux autres de chaque côté. A la petite gare il est entre 14h45 et 15h, soudain, sur un signe de l’officier, les trois armes automatiques crépitent ensemble, crachant la mort par de longues, très longues rafales. Sous ce déluge de projectiles les jambes se brisent, les ventres se déchirent, les poitrines s’ouvrent, les crânes éclatent, 49 malheureux innocents s’écroulent sans un mot, pêle-mêle, sur le ballast et les rails de chemin de fer. Leur crime accompli, et devant le monceau de cadavres, d’autres, à coups de pistolet, s’appliquent à donner le coup de grâce à ceux qui ont encore quelques sursauts d’agonie. En même temps que les assassins accomplissent l’irréparable à la petite gare, d’autres mettent le feu au village. C’est ainsi que 200 maisons sur 300 partent en fumée. La situation devient trop dangereuse, il faut quitter les lieux, il n’y a plus âme qui vive à Robert-Espagne. Une partie de la population épargnée a gagné les bois de Trois Fontaines tout proches, d’autres, ont fui vers la côte Peûchot et gagné les souterrains du Plapier, un autre groupe s’est sauvé par le chemin de Renesson, ces fuyards se sont terrés derrière le château "Le Ralliement", là tout près du lieu du crime, ils ont entendu la fusillade et les gémissements des suppliciés. Alors, les barbares abandonnent le lieu du massacre, non sans mettre consciencieusement le feu aux maisons environnantes. Ils rejoignent leurs camarades et tous ensemble pendant la soirée et une grande partie de la nuit partagent leur temps entre l’incendie et la bombance : incendie de Robert-Espagne, maison par maison, bombance au château de Pont sur Saulx où sont amenés tous les produits de leur rapine …
C’est alors que commence la chasse à l’homme dans le village. L’ennemi traque les hommes, ceux qui n’ont pas la chance de passer entre les mailles du filet sont conduits sur la place de la gare. De là, ils verront le village qui commence à brûler. Quelques instants après, un camion arrive amenant un officier et une vingtaine d’hommes tous armés. L’officier, debout dans une voiture, la mitraillette à l’épaule, hurle des ordres. Tous les militaires descendent du camion et emmènent les captifs 200 mètres plus loin, aux abords de la petite gare. Quelques-uns les font aligner sur trois rangs sur les rails du chemin de fer, le dos tourné au talus, pendant que les autres mettent trois mitrailleuses en batterie l’une face au groupe, les deux autres de chaque côté. A la petite gare il est entre 14h45 et 15h, soudain, sur un signe de l’officier, les trois armes automatiques crépitent ensemble, crachant la mort par de longues, très longues rafales. Sous ce déluge de projectiles les jambes se brisent, les ventres se déchirent, les poitrines s’ouvrent, les crânes éclatent, 49 malheureux innocents s’écroulent sans un mot, pêle-mêle, sur le ballast et les rails de chemin de fer. Leur crime accompli, et devant le monceau de cadavres, d’autres, à coups de pistolet, s’appliquent à donner le coup de grâce à ceux qui ont encore quelques sursauts d’agonie. En même temps que les assassins accomplissent l’irréparable à la petite gare, d’autres mettent le feu au village. C’est ainsi que 200 maisons sur 300 partent en fumée. La situation devient trop dangereuse, il faut quitter les lieux, il n’y a plus âme qui vive à Robert-Espagne. Une partie de la population épargnée a gagné les bois de Trois Fontaines tout proches, d’autres, ont fui vers la côte Peûchot et gagné les souterrains du Plapier, un autre groupe s’est sauvé par le chemin de Renesson, ces fuyards se sont terrés derrière le château "Le Ralliement", là tout près du lieu du crime, ils ont entendu la fusillade et les gémissements des suppliciés. Alors, les barbares abandonnent le lieu du massacre, non sans mettre consciencieusement le feu aux maisons environnantes. Ils rejoignent leurs camarades et tous ensemble pendant la soirée et une grande partie de la nuit partagent leur temps entre l’incendie et la bombance : incendie de Robert-Espagne, maison par maison, bombance au château de Pont sur Saulx où sont amenés tous les produits de leur rapine …
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